Glossaire

Glossaire

Utiliser le champ de recherche pour accéder aux concepts clés de la TACD :

All | A C D É F I J M P R S T V
There are currently 3 entrées in this directory beginning with the letter I.
Ingénierie coopérative

En TACD, une ingénierie coopérative peut se définir comme un collectif de pensée, constitué de professeurs, formateurs, éducateurs, chercheurs, doctorants, etc. qui travaille à l’élaboration conjointe de séquences didactiques, mises en œuvre, évaluées, et mises en œuvre de nouveau à partir de cette évaluation, au sein d’un processus itératif. Plus généralement, elle renvoie à tout collectif qui se donne à lui-même, de façon coopérative, des fins communes pour l’amélioration de la pratique, et qui expérimente conjointement la pertinence de ces fins au sein de dispositifs concrets, dans un processus itératif. On peut par exemple concevoir comme ingénieries coopératives certains dispositifs de formation.

Une ingénierie coopérative, comme action conjointe, revêt une double fonction. Elle doit permettre :

1. de mieux comprendre la pratique, comme toute étude de type anthropologique ;

2. de transformer la pratique en fonction des fins que le collectif de pensée de l’ingénierie s’est données à lui-même.

Dans une ingénierie coopérative, à l’image de ce qui se passe dans toute science de la nature, ces deux fonctions sont consubstantiellement liées : on comprend pour transformer pour comprendre pour transformer, etc. En TACD, on fait l’hypothèse que le développement d’ingénieries coopératives appellera progressivement à l’élaboration d’une nouvelle épistémologie des sciences de la culture, dans une épistémologie de l’ascension de l’abstrait au concret. Ce développement amènera également, toujours selon cette hypothèse, à une redéfinition des professions de professeur et de chercheur en éducation, et plus généralement, à une redéfinition des rapports entre recherche et professions.


Institution

La TACD s’appuie sur une notion de l’institution proche de celle de Mary Douglas (en relation avec les conceptions d’Émile Durkheim), qui peut faire voir l’institution comme une machine à construire des catégories de perception, d’appréciation et d’action légitimes. Une institution se caractérise ainsi toujours comme une manière particulière de voir le monde.

En TACD, on dira donc qu’une institution produit un voir-comme (dans le sens de Ludwig Wittgenstein). En tant que collectif de pensée, l’institution se caractérise par un style de pensée, une capacité à la perception dirigée (dans le sens de Ludwik Fleck). Style de pensée et voir-comme sont donc deux notions-modèles très proches dans l’appréhension qu’en propose la TACD. Une autre manière de rapprocher Fleck et Wittgenstein est de considérer qu’un style de pensée pénètre le langage qui l’exprime : langage et pratique sont entrelacés, comme les jeux de langage et les formes de vie dans les conceptions de Wittgenstein. Avec la notion d’institution comme style de pensée, la TACD considère l’éducation comme une entrée dans la culture, et donc comme l’appropriation d’un style de pensée.

Dans cette perspective, on peut construire une notion dynamique de l’institution. On peut voir l’institution comme un état, mais aussi comme un processus (instituer). Les professeurs institutionnalisent, dans l’action didactique, ce qui a (déjà) été institué dans la culture : ils signifient alors aux élèves que ce qui est pratiqué a une portée plus large que la seule solution à un problème local. Cette vision des choses fait comprendre que l’institutionnalisation est un processus continu, qui prend place dans la relation didactique dès son début, et se développe en même temps qu’elle.

Les institutions peuvent être ouvertes : elles ont alors comme fonction première de rendre instituants les institués.


Institutionnalisation

Leave a Reply