Les ingénieries coopératives
Pour le collectif DpE, en TACD, une ingénierie coopérative renvoie à tout collectif, établi en tant que collectif de pensée, qui se donne à lui-même, par la coopération, des fins communes pour l’amélioration de la pratique, et qui expérimente conjointement la pertinence de ces fins au sein de dispositifs concrets, selon un processus itératif.
On peut par exemple concevoir comme ingénieries coopératives des collectifs constitués de professeurs, formateurs, éducateurs, chercheurs, doctorants, etc., qui travaillent à l’élaboration conjointe de séquences didactiques, mises en œuvre, évaluées, et mises en œuvre de nouveau à partir de cette évaluation, au sein d’un processus itératif.
Une ingénierie coopérative, comme action conjointe, revêt une double fonction. Elle doit permettre de :
1. mieux comprendre la pratique, comme toute étude de type anthropologique ;
2. transformer la pratique en fonction des fins que le collectif de pensée de l’ingénierie s’est données à lui-même.
Dans une ingénierie coopérative, à l’image de ce qui se passe dans toute science de la nature, ces deux fonctions sont consubstantiellement liées : on comprend pour transformer pour comprendre pour transformer, etc. Le collectif DpE, en TACD, fait l’hypothèse que le développement d’ingénieries coopératives appellera progressivement à l’élaboration d’une nouvelle épistémologie des sciences de la culture, une épistémologie de l’ascension de l’abstrait au concret.
Pour le collectif DpE, ce développement amènera également, toujours selon cette hypothèse, à une redéfinition des rapports entre recherche et professions, et à une reconstruction conséquente des professions et de la recherche sur ces professions.