Glossaire de la TACD

Ce glossaire, issu de l’ouvrage Didactique pour Enseigner,  est régulièrement mis à jour. Il ne constitue en aucun cas une base dogmatique. Sa fonction est pragmatique. Le lecteur pourra lire les courts essais de définition qui suivent comme une aide à la compréhension et l’élaboration de la TACD. Ce glossaire en constitue donc un point de départ, aucunement un point d’arrivée. Il est aussi un point de départ possible pour l’exemplification des notions-modèles concernées.

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Mésogénèse

Notion proposée par Yves Chevallard, et reconceptualisée en TACD dans le triplet des genèses. La mésogénèse (genèse du milieu) caractérise le passage d’un ensemble de signes épars dans une situation indéterminée à un système de formes symboliques qui constitue un tout unifié. Lorsque l’élève doit résoudre un problème, au sein du jeu didactique, il constitue peu à peu des relations entre certaines des formes symboliques qu’il perçoit dans le travail du problème (mots, expressions, éléments graphiques, significations, etc.). L’avancée dans le problème est caractérisée par une avancée dans la mésogénèse, lorsque l’élève met en relation des formes éparses et leur donne un sens adéquat au savoir en jeu. Décrire le processus de mésogénèse, c’est souvent décrire l’enquête au sein de l’action conjointe, dans la double dialectique contrat-milieu/réticence expression.

> Voir aussi Triplet des genèses

Milieu didactique

Au sein du jeu didactique, le milieu est-ce avec quoi il y a à faire pour avancer dans la résolution d’un problème. Le milieu désigne ainsi la structure symbolique du problème que l’élève doit travailler. Le savoir se présente au départ sous la forme d’un ensemble de signes épars qui ne font pas sens, en général, pour l’élève : le milieu pose problème. En d’autres termes, il y a résistance du milieu. Sur la base du déjà-là du contrat didactique et dans ses transactions avec le professeur, l’élève travaille ces signes épars et les organise progressive- ment en un système cohérent de significations, sensibles et épistémiques, qui constituent le savoir nouveau à apprendre.

C’est le processus de mésogénèse, qui caractérise le passage d’un ensemble de signes épars dans une situation indéterminée à un système de formes symboliques qui constitue un tout unifié, ainsi que l’exprimait John Dewey. Pour avancer dans le travail du problème, l’élève devra donc établir des relations signifiantes entre ces formes symboliques pour en comprendre le système.

Un milieu peut se caractériser par son adidacticité, c’est-à-dire par la manière dont l’élève va devoir/pouvoir s’appuyer prioritairement sur les éléments symboliques qui constituent le milieu, pour appréhender, sur la base de ces seuls éléments, les relations qui déterminent la structure symbolique du milieu. La construction d’un milieu suffisamment adidactique, quel que soit le domaine de savoir, constitue un enjeu majeur de toute entreprise d’ingénierie didactique, et, au-delà, du travail professoral.

La notion de milieu, en TACD, se généralise. Par exemple, on peut considérer le travail sensible, sur les affects et les sensations, dans les arts, dans les pratiques « corporelles», et dans l’activité humaine en général, comme un travail sur le soi. Dans ce travail sur le soi, la « conscience » se fait « geste », « mouvement », « sensation », « affect», et réciproquement. Le soi dont on parle alors fait considérer soi-même comme un autre. Il constitue un milieu, dans lequel on doit enquêter comme tout autre milieu. On parlera alors de milieu-soi.

> Voir aussi Dialectique contrat-milieu


Milieu-soi
> Voir dialectique contrat-milieu, Milieu didactique

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